Le Conseil national de l’environnement (Conselho Nacional do Meio Ambiente – CONAMA), a approuvé en 2017 une résolution qui fixe les critères pour autoriser qu’un animal d’une espèce sauvage native devienne un animal de compagnie (Liste PET).
Au cours des derniers mois, cette question est revenue à l’ordre du jour à la suite de discussions entre le gouvernement fédéral et l’ABEMA (Association brésilienne des entités environnementales) en vue de lancer la « Liste PET brésilienne », dans le but de sélectionner les espèces de la faune native brésilienne qui pourraient être commercialisées dans les magasins et sur internet au Brésil. Ce thème a eu un grand retentissement quand le Conama, sans une représentativité adéquate de la société civile et des organisations conservationnistes, a approuvé un projet de « Liste PET » incluant des animaux menacés d’extinction, comme l’ocelot, le tapir, le jaguarondi, le tamanoir, ainsi que des oiseaux et des reptiles.
Ce projet de liste comprend différentes espèces d’animaux, y compris des espèces menacées d’extinction. Mais ce n’est pas là le principal problème … Une des absurdités qu’elle recèle est la présence du serpent Corallus cropanii, parmi les plus rares au monde, comme l’a dit au journal Folha de São Paulo le biologiste et zoologiste Mauricio da Cruz Forlani, consultant sur le trafic d’animaux.
Plusieurs organisations se sont mobilisées. Le président de la SBP (Société brésilienne de primatologie) et chercheur de l’Université fédérale de Mato Grosso, Gustavo Canale, a affirmé qu’aucune espèce de primate native du Brésil ne doit figurer sur cette liste et a lancé la campagne #EuNaoSouPet (#JeNeSuisPasUnAnimalDeCompagnie), contre le commerce de singes en tant qu’animaux de compagnie. Selon lui, la conservation de ces animaux est loin d’être la seule question préoccupante. Il est essentiel pour le développement de ces animaux qu’ils puissent côtoyer des groupes de la même espèce. Quand ils en sont privés, ces animaux développent des maladies mentales et deviennent plus agressifs, ce qui pousse leurs propriétaires à les abandonner. À cela s’ajoute le risque pour la population de contracter des maladies infectieuses, que les animaux transmettraient à l’homme.
L’organisation Ampara Silvestre suit de près ce débat et s’engage à lutter pour que les animaux sauvages ne soient pas transformés en de simples marchandises. La faune sauvage appartient à la nature, en appui de la campagne #SilvestreNãoÉPet.
Le commerce d’animaux sauvages en tant qu’animaux de compagnie menace déjà des millions d’espèces sur la planète. « L’Instituto Raquel Machado considère que le fait de traiter des animaux comme une « marchandise » est une attitude qui démontre à quel point l’être humain est déconnecté des autres espèces. Il n’est pas rare que quelque temps après les avoir achetés, les propriétaires de ces animaux les laissent à l’abandon dans les rues, les places publiques ou ailleurs dans des endroits inappropriés. Il convient de rappeler que le commerce légalisé stimule le trafic, d’après une étude faite par World Animal Protection, qui révèle que l’on retrouve 60% des principales espèces commercialisés de façon illicite à São Paulo dans les élevages légalisés. »
« Nous soutenons ceux qui considèrent que le commerce d’animaux sauvages en tant qu’animaux de compagnie représente une atteinte à l’éthique, à l’environnement, à la Constitution, à la Loi sur les crimes environnementaux, ainsi qu’une témérité sanitaire aux conséquences imprévisibles. »